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Angiœdèmes bradykiniques médicamenteux : étude rétrospective à partir de la banque nationale de pharmacovigilance française - 02/12/14

Doi : 10.1016/j.revmed.2014.10.100 
C. Faisant 1, , G. Armengol 2, L. Bouillet 1, H. Lévesque 2, I. Boccond-Gibod 1, C. Villier 1, N. Massy 2, Y. Benhamou 2
1 Département de médecine interne, CHU de Grenoble, 38000 La Tronche/Grenoble, France 
2 Département de médecine interne, CHU, 76031 Rouen cedex, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les angiœdèmes (AE) bradykiniques représentent un effet secondaire rare des médicaments. Ils ont essentiellement été attribués aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC), avec une prévalence de 0,7 % dans la population caucasienne. D’autres traitements sont incriminés comme les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA2). En France, tout effet secondaire rare doit être signalé à la banque nationale de pharmacovigilance qui dispose d’antennes dans chaque CHU français. Nous avons sollicité cette base de données afin d’analyser les caractéristiques cliniques et pronostiques des patients.

Patients et méthodes

La base informatique nationale MedDRA a été interrogée à partir du mot clé « angiœdème ». Les patients étaient inclus s’ils réunissaient les critères cliniques d’AE bradykinique (AE isolé sans urticaire, durant au moins 12h, résistant aux anti-histaminiques), s’ils avaient eu un dosage pondéral du C1-inhibiteur normal et s’ils recevaient un IEC ou un ARA2.

Résultats

La recherche a permis d’identifier 7998 cas d’AE entre 1994 et 2013. Parmi-eux, 438 patients réunissaient les critères d’AE bradykinique. Sur ces 438 patients, 112 avaient un taux de C1-inhibiteur normal. Il s’agissait de 69 hommes et 43 femmes, avec une moyenne d’âge 65ans. Le médicament imputable était un IEC dans 77 % des cas (88 patients). Celui-ci était associé à un autre traitement dans 17 cas (mTORi pour 3 patients, iDPP-4 pour 1 patient, traitement hormonal pour 7 patients). Dans 21 % des cas (24 patients) le traitement était un ARA-2. Une localisation ORL était retrouvée dans 90 % des cas (langue : 48,2 %, larynx : 23,2 %). La médiane d’apparition de la première crise était de 720jours, la durée moyenne des crises de 36,6h. X patients ont présenté une rechute après l’arrêt du traitement.

Conclusion

Les AE bradykiniques médicamenteux sont rares mais potentiellement sévères avec dans cette étude une atteinte ORL retrouvée dans 90 % des cas. Face à une suspicion d’AE bradykinique, il ne faut pas manquer le diagnostic d’AE acquis ou héréditaire par déficit en C1Inh. Or seulement, 1 patient sur 4 avait eu un dosage du C1Inh ce qui est très peu. Cette étude sous-estime probablement le nombre de cas, car la déclaration à la pharmacovigilance n’est pas toujours faite par les médecins. La localisation ORL est par contre probablement sur estimée car les médecins sont plus enclins à déclarer les AE les plus sévères (avec atteinte ORL) que les autres localisations (périphériques peu sévères). Il est important de sensibiliser la communauté médicale à déclarer tous les AE afin d’obtenir le meilleur profil de cet effet secondaire.

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Vol 35 - N° S2

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